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Un spot publicitaire dérangeant

Un spot publicitaire dérangeant

De tout temps, les addictions ont toujours représenté un problème tant pour les personnes concernées que pour leur entourage. Les actions des pouvoirs publics sont constantes et les dispositifs d’aide à la lutte contre les conduites addictives restent l'une des préoccupations majeures des différents gouvernements qui se sont succédés.

 

 

Addiction sans substance? 

La dernière action en date est le Plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017 qui a vu le jour sous l’impulsion de Jean-Marc Ayrault. L’enjeu ne se limite plus à prévenir et à prendre en charge les conduites addictives, il faut aussi s’attaquer à l’offre des différentes substances, de plus en plus diversifiée et de plus en plus accessible : drogues illicites, alcools, tabacs ou médicaments psychotropes.

spot publicitaire dérangeantDepuis quelques années est apparue une nouvelle catégorie d’addiction, l’addiction sans substance, qui a de plus en plus tendance à englober les jeux d’argent et de hasard et les jeux vidéo… Ce qui fait évidemment polémique : aucun éditeur n’a envie d’être considéré officiellement comme source d’addiction !

C’est donc dans cette optique de prévention que l’Institut National de Prévention et d'Éducation pour la Santé (INPES) a réalisé et fait diffuser sur les chaînes de TV nationales en ce début d’année 2015, des clips pour promouvoir les CJC, les « Consultations Jeunes Consommateurs ». Mais ces clips à vocation informative ont fait violemment réagir le monde du jeu vidéo et les joueurs.

 

 

Le clip vidéo que les joueurs n'apprécient pas 

Je vous propose donc de revenir sur les origines de cette polémique, plus particulièrement sur le clip concernant les jeux vidéo, de décortiquer les arguments et réactions et de découvrir le point de vue du monde médical et scientifique concernant le délicat sujet de l’addiction – ou pas - aux jeux d’argent et aux jeux vidéo…

Le point de départ: un constat

L’INPES est partie du constat suivant : alors que l’addiction est un sujet fréquemment abordé en famille (93 % des parents le font), seuls 16 % des parents et 23 % des ados ont entendu parler des Consultations Jeunes Consommateurs. Cette dernière campagne télévisée devait donc servir à mieux faire connaître les CJC et les présenter comme « une réponse simple, accessible et efficace aux questions des jeunes et aux inquiétudes de leur entourage ».

CJC: Consultations Jeunes Consommateurs

spot publicitaire dérangeantCes consultations gratuites et anonymes ont pour but d’évaluer la consommation des jeunes âgés de 12 à 25 ans, de leur apporter une réponse adaptée pour les aider et agir avant qu’une addiction ne s’installe. Elles doivent enfin accueillir les familles inquiètes qui ne savent pas comment gérer le problème…

Les addictions potentielles concernées (et mentionnées dans le dossier de presse) sont celles au cannabis, à l’alcool, aux drogues de synthèse, au tabac, aux jeux vidéo voire même la poly-consommation. Les trois addictions ciblées par ces spots publicitaires sont celles liées à la drogue, à l’alcool et… aux jeux vidéo.

Les exemples d'illustration de la campagne des CJC

spot publicitaire dérangeantMaïa, sa consommation d’alcool et ses conséquences ; Alex, sa consommation de cannabis et ses conséquences ; Nico, son rapport aux jeux vidéo et ses conséquences… Les spots renvoient tous vers un numéro de téléphone, le 0 800 23 13 13, celui des CJC… Pour mémoire, ce même numéro renvoyait précédemment vers un service qui s’appelait Drogue Info Service… A croire que quand on n’appelle plus un chat un chat, ça peut mieux marcher ? 

La diffusion à la suite des trois spots de 30 secondes chacun pouvait faire croire qu’il s’agissait d’un spot unique, ce qui mettait les trois sujets distincts de chacun des spots sur le même plan… Une petite maladresse qui n’a pas été du tout du goût des professionnels de jeux vidéo et des gamers ! Imaginez un peu : comparer les jeux vidéo à une drogue ?! Sous-entendre qu’on peut être dépendant aux jeux vidéo ou aux jeux en ligne ?! Affirmer que pour s’en sortir il faudrait peut-être entamer une psychothérapie pour lutter contre une addiction ? 

Vous n’y pensez pas, quelle horreur ! Les joueurs de jeux vidéo/en ligne/de hasard et d’argent ne veulent pas être mis dans le même sac que les alcooliques ou les drogués…Mais n’est-ce pas là le propre d’une personne dépendante que de nier sa dépendance ?…

spot publicitaire dérangeantPrenons plus précisément le cas de Nico, un jeune garçon d’une douzaine d’années qui joue avec sa console portable pendant un trajet en voiture. Lui s’identifie à une bête de guerre dotée d’une exo-armure, il vit des aventures et exprime une certaine forme de violence.

Sa mère le voit encore comme un enfant jeune, complètement captivé par son jeu. Il reste tranquille en voiture certes, mais il est renfermé et ne communique pas avec ses proches. Puis on voit Nico un peu plus âgé avec ses potes. Ceux-ci justement semblent le considérer comme un joueur de poker redoutable. Il gagne gros, et sans doute fréquemment, vu la tête des copains qui ont encore perdu : serait-il accro aux jeux d’argent pour être aussi fort ?

Quant au père de Nico, il l’imagine déjà énorme, avec un regard halluciné, qui passe son temps à jouer à des jeux vidéo, dans la pénombre d’une chambre en désordre. Les jeux de guerre en ligne, les FPS, voire les MMORPG semblent être son seul quotidien, le jeune Nico serait-il devenu complètement asocial ?

Les réactions suscitées

Les réactions n’ont pas tardé, c’est le site Gameblog qui le premier a repéré et dénoncé cette campagne, ce qui a conduit de nombreux internautes à s’indigner de cette image des joueurs de jeux vidéo : clichés, stéréotypes archaïques et totalement faux, stigmatisation, amalgames erronés… les qualificatifs ne manquent pas !

spot publicitaire dérangeantMême Julien Villedieu, le président du Syndicat national du jeu vidéo (SNJV) a interpelé Marisol Touraine, la Ministre de la Santé, via Twitter, pour dénoncer un

« spot abject » …

Sans pour autant arrêter la diffusion de ces spots, l’INPES a rapidement fait en sorte qu’ils soient diffusés séparément, tels qu’ils avaient été conçus au départ.

Volonté de mise en scène de caricature

Chacun cible donc un souci bien précis et indépendant, de manière à éviter que les téléspectateurs ne fassent l’amalgame entre les trois problèmes. Dans son dossier de presse, l’INPES explique clairement sa démarche et sa volonté de choquer :

« les spots mettent volontairement en scène les visions caricaturales et fantasmées induites par des comportements potentiellement addictifs, pour montrer comment les CJC peuvent être un lieu de retour au dialogue entre l’adolescent et son entourage. »

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Parfait, mais pour cela il faut d’abord forcer toutes les personnes concernées (celle en difficulté et son entourage proche) à s’interroger sur leurs pratiques. Donc il faut marquer les esprits : c’est ce qui est fait en mettant en scène ces caricatures. Il faut exagérer un point pour susciter la réflexion à son sujet, en gros, il faut amener les acteurs à se demander comment ils sont perçus par les autres (essayez pour voir, ça peut faire peur !)

C’est ce décalage de perception qui fait réagir : celui qui a un problème peut se rendre compte qu’il le minimise tout comme celui qui perçoit le problème peut se rendre compte qu’il dramatise … Avouons-le : je suis sure que vous avez reconnu dans ces spots l’une ou l’autre des pensées que vous avez pu avoir un jour, face à l’une de ces situations…

Qui n’a jamais regardé (avec pitié ? dégoût ?) une personne totalement saoule, au rire hystérique, ne plus tenir debout ou dire des paroles incohérentes ? Qui n’a jamais regardé (avec méfiance ? mépris ?) un jeune qui passe son temps à fumer autre chose qu’une « clope normale », qui se perd dans ses divagations au point de décrocher de la réalité ?

Qui n’a jamais fait de remarque (énervée ? acerbe ?) sur un jeune, sans cesse accroché à sa console, sans conversation ni autre centre d’intérêt que ses jeux vidéo ? Que celui ou celle à qui cela n’est jamais arrivé me jette la première pierre !

Inversement, si la vue des tels comportements non-maitrisés vous amène à avoir de telles pensées, il y a de fortes chances que vous ne vous soyez jamais retrouvé(e) dans une telle situation, ou alors seulement occasionnellement…

La caricature du joueur uniquement critiquée sur internet

Il est intéressant de remarquer que seule la caricature du gamer est critiquée par les internautes : celles de l’ado bourrée et de l’ado camé ne sont même pas évoquées… ou juste pour crier haut et fort qu’on ne veut pas être mis dans le même sac.

Pourquoi ? Elles sont tout aussi abjectes, non ? Est-ce parce que nous sommes plus habitués à voir des campagnes de prévention qui ciblent l’alcool et la drogue ?

Est-ce parce que l’on sait que le monde médical a démontré que l’alcool et la drogue sont des substances addictives et que les addictions à ces substances sont de vraies maladies (voire de vrais fléaux ?)

Ou est-ce parce que pour beaucoup d’entre nous, il ne peut y avoir addiction qu’avec une substance réelle ?

Donc être accro aux jeux vidéo ou aux jeux d’argent ne relèverait pas du domaine de l’addiction, et donc la campagne de l’INPES aurait raté sa cible : on n’est pas des addicts, donc on n’a pas besoin de parler d’un soi-disant problème qui n’en est pas un au personnel des CJC, puisque visiblement ils ne savent pas de quoi ils parlent ! CQFD…

Terminologie et référence

Commençons par nous pencher sur les termes habituellement utilisés en France (et qui se réfèrent aux critères des classifications internationales) pour les addictions comportementales : il y a tout d’abord la pratique sociale ou récréative (c’est-à-dire l’usage simple), puis on trouve la pratique à risque ou problématique (c’est-à-dire l’abus) et enfin on bascule dans le jeu pathologique ou excessif (c’est-à-dire la dépendance).

L’ouvrage de référence de psychiatrie, le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders ou Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), parle de jeu pathologique à partir du moment où 5 critères diagnostiques sur les 10 qui le définissent sont présents ; il parle de jeu à risque si 3-4 critères sont présents… De quoi faire réfléchir tout de même, puisqu’il ne s’agit plus là d’une classification subjective !

A noter également un bémol concernant les jeux vidéo et Internet, pour lesquels les critères de classification sont toujours en discussion ! Eh oui, si les spécialistes sont en désaccord c’est essentiellement par manque de recul dans ce domaine, les jeux vidéo et d’argent sur Internet sont quand même assez récents, il ne faut pas l’oublier !

Mais il en ressort déjà que des critères tels que l’isolement, la perte de contrôle et les conflits avec l’entourage seront bien pris en compte ! En tous cas, il semblerait bien qu’il ne faille pas parler de la cause du jeu excessif, mais plutôt des causes et que celles-ci seraient à la fois biologiques, psychologiques et sociales.

Par ailleurs, certains spécialistes de l’addiction ont tendance à adopter un autre point de vue, suite à des découvertes récentes sur notre cerveau et à des études comportementales : comme à l’adolescence rien n'est jamais fixé, il arrive fréquemment que des joueurs très excessifs ne le soient plus quelques années plus tard… Il semblerait que cela soit dû au fait que les zones cérébrales qui permettent de contrôler les impulsions n'arrivent à maturité qu'en fin d'adolescence.

N’empêche que les chiffres révélés par l’étude PELLEAS (Programme d’Etude sur les Liens et L’impact des Ecrans sur l’Adolescent Scolarisé) de l'Observatoire Francais des Drogues  et Toxicomanies (OFDT), réalisée en France entre 2013 et 2014, sont assez incroyables : 5 % des jeunes de 17 ans joueraient entre cinq et dix heures par jour, alors que les recommandations officielles conseillent de ne pas dépasser deux heures d'écrans quotidiennes…

Désintoxication au jeu excessif - la cause est sociale

Pour finir, et pour jeter un pavé dans la mare, il faut évoquer le centre de « désintoxication » aux jeux vidéo, créé par Keith Bakker aux Pays Bas. Après avoir travaillé avec plusieurs centaines de jeunes dépendants aux jeux vidéo, il affirme catégoriquement que cette addiction reflète en vérité des problèmes sociaux, ce qui explique qu'aucun de ses traitements classiques contre l’addiction ne fonctionne.

En gros, un gamer ne s’isole pas à cause du jeu vidéo, c’est parce qu’il a déjà des problèmes sociaux qui le poussent à se désocialiser qu’il se consacrera à outrance à une passion, dans le cas qui nous intéresse c’est le jeu vidéo, mais cela pourrait être une collection, du sport, de la lecture, de la musique, du dessin, etc. Or, toutes ces passions ne sont justement que des passions (parfois dévorantes certes), mais pas des addictions !

Indépendamment du fait que la pratique excessive du jeu vidéo rentrera peut-être un jour dans les troubles psychiatriques officiels du DSM, il est clair que si l’abus d’écrans interfère avec la vie quotidienne ou qu’elle affecte le bien être d’une personne, il semble sage de rechercher de l’aide…

D’ailleurs, une grande partie de patients traités reconnaissent les bénéfices d’une prise en charge sur la capacité à mieux contrôler leurs comportements de jeu et sur leur qualité de vie. Bref, une fois de plus, on ne saurait trop insister sur le fait que les jeux (vidéo ou d’argent et de hasard) doivent rester un loisir et surtout un plaisir non aliénant !

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